Clémentine Gallet est une patronne de PME qui vous dit paisiblement: « mon énergie débordante m’a beaucoup servi, ça m’a éloignée de tous les pervers et les mal intentionnés, ceux-là, ils ne m’ont pas trop côtoyée ». Quelle formidable façon de voir les choses. Quand les femmes arrêteront de se trouver non-conformes à la féminité vulnérable, elles commerceront à vivre avec ceux qui sont capables de les aimer.
Christel Bories est une CEO qui répète : « je suis trop cash ? Je me demande si on dirait la même chose si j’étais un homme. Je connais beaucoup de managers hommes qui sont beaucoup plus cash que moi, mais pour eux, on trouve ça très naturel ».
Brigitte Lemercier met les points sur les i et on voudrait que toutes nos filles l’écoutent : « ma mère m’a incitée à être libre financièrement et pour une femme, c’est fondamental ». Qu’on n’accepte plus jamais la dépendance financière comme preuve d’amour ou par conformisme social.
Mercedes Erra est une femme qui sonne le réveil « il faut réapprendre un peu la révolte parce que là on est trop apathique ». Ça, c’est fait.
Tout Paris la connaît. Croit la connaître. Une femme dure, qui parle fort. Elle s’en étonne : « qu’est-ce que ce je fais de si fou ou de si dangereux ? Je travaille jour et nuit pour mes clients ». Vrai qu’elle carbure à une énergie qui pourrait sauver le monde. Vrai qu’elle demande aux femmes de l’audace, de se bouger, d’aller chercher leur destin avec les dents, comme les hommes. Espagnole qui a bâti la plus belle agence de publicité française, au nez et à la barbe des Anglo-Saxons, elle porte surtout un coin du grand fantasme des femmes de pouvoir. Celles qui ne doivent leurs victoires qu’à elles-mêmes. Voilà le plus subversif.
Laurence Danon est une femme solaire et cristalline qui vous répond : « mon mode de leadership ?.. J’aime bien regarder les choses en face, poser des questions, je n’ai pas peur ».
Agnès Ogier est une femme qui vous répond : « il faut agir sur tous les fronts. Il n’y a rien de superflu. Il faut que les femmes prennent leur destin en main elles-mêmes, il faut plus de lois, il faut éduquer les petites filles… »
Anne-Marie Idrac est une femme qui vous dit « l’éternel féminin, ce n’est pas tellement mon genre ». Elle ajoute, presque sans y toucher « l’exercice des responsabilités, avec ce qu’il faut de courage et de ténacité est, d’après mon expérience, une spécialité féminine. » En face de vous, une grande dame, magnifique, altière, complice, sincère. Vous n’en croyez pas vos yeux.
Véronique Laury est une femme qui vous dit, sans tourner autour du pot : « le sexisme ? Ce n’est pas frontal. C’est insidieux, presque permanent. »
Karen Jequier est une femme de moins de 40 ans qui constate combien « pour une femme, être ambitieuse, cela paraît suspecte ». Pas très naturel, pas très raisonnable. Comme si l’ambition se révélait toujours le cache-misère de la féminité.
Bien avant de se heurter à des études et une vie professionnelle dominées par les hommes, Karen Jequier a été biberonnée à l’efficacité. Elle voulait faire une différence. Elle exige des nouvelles générations qu’elles soient aussi intransigeantes : qu’elles revendiquent l’égalité hommes-femmes autant que l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Puisque le marché du travail ne déroge pas à la règle de l’offre et de la demande, que chacun joue sa partie sans attendre.
Pour Margaret Johnston-Clarke, être une femme, « c’est être forte, c’est vraiment être indépendante, c’est avoir confiance en soi ». Elle vous garantit que chez L’Oréal, on sait que la beauté n’est pas qu’une injonction, non, elle est réparatrice, elle est estime de soi. Prendre soin de soi, c’est exister et résister.